Au rythme des grosses cloches à Ituren et Zubieta

Ituren et Zubieta, deux petits villages navarrais, ont sauvé et transmis au fil des siècles leur vieux et très spectaculaire carnaval.
Avec l'accord des maires, le même rite se perpétue invariablement. Le lundi, Zubieta rend visite à Ituren et le mardi le protocole est inversé. Cette cérémonie a lieu généralement les derniers lundi et mardi de janvier.

Les Joaldunak ou Ttuntturoak, Zanpartzarrak , acteurs les plus connus de ce carnaval sont déguisés selon un rituel fort ancien : ils sont vêtus d'une chemise blanche, de longues chaussettes de laine beige recouvrant jusqu'aux mollets un pantalon bleu de chauffe, d'un jupon descendant à mi-cuisse et chaussés d'abarkas ( chaussures des bergers basques ). Ils portent sur le haut du corps une peau de mouton. Arrivés à ce stade de l'habillement, l'aide du " maître harnacheur " est requise.
A l'aide d'une corde de chanvre, il va fixer au bas des reins les grosses sonnailles que porteront les Joaldunak. Enfin deux petites sonnailles sont fixées au niveau des omoplates et le Ttuntturro, grand chapeau pointu rehaussé d'un plumet, peut alors reposer sur la tête.Au fur et à mesure que les Joaldunak sont prêts, ils se réunissent et commencent à marquer le rythme au son des sonnailles.Chacun des deux villages possède son propre rythme de battement des cloches. Lorsqu'ils sont réunis, cest le rythme de Ituren qui est adopté.


Munis de " l'Isopüa ", court manche de bois recouvert d'une queue de cheval, les Joaldunak en colonne ou par files de deux vont relier à travers les rues et champs les trois quartiers de Ituren , puis ils rejoindront par la route le village visité en marquant rythmiquement et sans interruption le pas au seul son des grosses cloches. Et inversement le mardi. 

Le Dambolin Nagusi , ou majordome des Joaldunak, porte suspendu au cou une corne de vache lui permettant de commander aux autres les différents changements de direction.
Les Yoaldunak vont rencontre à Aurtiz, un personnage très important : l'ours, véritable personnage symbolique qui, sortant de son hibernation, est guidé par son montreur.

Derrière ce rite carnavalesque quasiment au seul son des cloches, ne sommes-nous pas en présence d'un ancien rituel de déshivernation de l'ours annoncant le renouveau du printemps, cherchant aussi à protéger les vivants et les troupeaux?
Il existe des affinités, des coïncidences avec d'autres carnavals, car les sonnailles et les cloches sont fréquentes dans les de nombreuses régions européennes.

Enfin lorsque les Yoaldunak d'Ituren ainsi que l'ours arrivent à proximité de Zubieta, avec l'accord du maire visité, les Joaldunak des deux villages vont ensemble vers le village visité où la place du fronton leur permettra de finir le carnaval après maintes évolutions au son de la corne du Dambolin Nagusi.

 

  
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